La diversité des arts
Le projet de reconstruction de l’université de Caen, au-delà du seul objectif de créer une nouvelle structure universitaire, se dote d’un programme artistique varié. De ce fait, les artistes ont recours à divers médiums, matériaux et techniques, faisant de l’université une véritable « œuvre d’art* ». À travers cette variété, on retrouve une nouvelle fois la volonté de lier tradition et modernité, par la mise en valeur de l’artisanat traditionnel et de la modernisation des techniques. Dressons ici un panorama de la diversité des arts et techniques utilisés durant la Reconstruction :
La verrerie
Dans un esprit de modernité, la verrerie permet d’offrir de la luminosité et de la lisibilité à l’espace. On la retrouve notamment dans l’amphithéâtre Jacques Héron.
Le béton de construction de l’université
Dans le projet de reconstruction des bâtiments universitaires, il a été décidé de renoncer à la pierre de Caen, alors largement répandue dans l’architecture normande. Pour la remplacer, on opte pour du béton. Le béton utilisé est malgré tout composé de granulat de pierre de Caen concassé, mélangé avec du ciment blanc. L’aspect des nouveaux bâtiments doit, en effet, à la demande des Bâtiments de France, rester similaire pour garder un ancrage dans la tradition locale malgré l’emploi de techniques modernes.
La tapisserie
L’université de Caen est dotée de trois tapisseries au sein de ses locaux : L’Homme et la Pensée de Jean Picart Le Doux (1954-1957), Le Triptyque du Mont-Saint-Michel de Henri-Georges Adam (1965-1973) et D’Alpha à Oméga de Louis-Marie Jullien (1969-1971). Les tapisseries sont utilisées dans l’objectif de donner un effet de palais à l’université.
La gravure monumentale
Les gravures monumentales de Charles-Émile Pinson, présentes sur 16 piliers supportant la galerie vitrée, représentent trente figures historiques normandes. Réalisées entre 1955 et 1956, elles permettent ainsi de lier architecture et art. La première expérimentation des gravures monumentales date seulement de 1944.
Le travail du métal
Différents métaux ont également été utilisés et mis à l’honneur à travers deux œuvres. D’abord, le Phénix en bronze sculpté par Louis Leygue, la plus visible, surplombe l’entrée du campus 1. Il a été réalisé entre 1953 et 1958. La seconde, plus camouflée, a été décorée par Raymond Subes entre 1969 et 1970. Il s’agit de deux portes de scène monumentales en fer séparant la Aula Magna de l’amphithéâtre Pierre Daure.
L’art pictural
Destinées à orner la salle de lecture de la bibliothèque Pierre Sineux, deux fresques murales ont été réalisées par l’artiste peintre et sculptrice Yvonne Guégan en 1956. Elles se nomment La Méditation et l’Introspection.
Le mobilier
Jacques Quinet, ébéniste et décorateur, est notamment chargé de l’ameublement de la bibliothèque. Le mobilier imaginé à cette occasion est dédié à l’activité intellectuelle. Une attention particulière est accordée aux couleurs des meubles, adaptées à leur fonction et localisation. Par ailleurs, le mobilier prévu pour l’université se rattache à la tradition mobilière française, puisque les formes rappellent le classicisme français avec un style Louis XVI. Seul un tabouret, unique et de forme japonisante, se démarque. Le choix se porte alors sur la simplicité, l’absence d’ornement et la cohérence des réalisations.
*L’expression est utilisée dans l’ouvrage Histoire de l’université de Caen, 1432 – 2012, co-dirigé par Jean Quellien et Dominique Toulorge, p. 330.