À la fin de la Seconde Guerre mondiale, on voit dans la société française, une envie de renouveau, de moderne tout en conservant des éléments du passé. Suite aux destructions, on réorganise les villes et les habitations de sorte à respecter des principes « hygiénistes », c'est-à-dire que les habitations doivent s’ouvrir, offrir de l’air et de la lumière (1). Les villes doivent s’adapter afin de mieux accueillir la circulation automobile et doivent s’organiser de manière fonctionnelle.

En suivant ces lignes directrices, le plan de Reconstruction élaboré par l’architecte Marc Brillaud de Laujardière et entièrement financé par l’État débute officiellement en 1948 et se termine vers 1963. Ces lignes directrices sont l’ouverture des espaces, la fonctionnalité des bâtiments, le mélange de l’urbanisme et des espaces verts. On voit aussi une réelle volonté d’associer les traditions, le passé (classicisme) avec la modernité et les nouvelles techniques de construction (1) mais avec un  réel souci esthétique. Dans ce mélange de style, on voit l'apparition du style régionaliste (2) et en Normandie suite à la Charte de l’architecte reconstructeur (1941), on observe le respect du style local soutenu par le modernisme. 

Avec les années 1950, on voit l’apparition de nouvelles formes et de nouvelles normes architecturales (3). Des éléments nouveaux ou des techniques nouvelles, pour rationaliser (4) la construction, arrivent comme des éléments préfabriqués, des claustras, les pilotis, les toits plats en cuivre ou en aluminium. On observe aussi l’utilisation de nouvelles couleurs et de nouvelles silhouettes en béton. Ce qui est le plus important à noter, c’est la grande utilisation du verre car on veut faire entrer la lumière naturelle dans les bâtiments. 

Cette architecture caractéristique a été saluée et reconnue par la suite à leur classement ou à leur inscription dont certains monuments caennais tels que : l’ancienne chambre de commerce de Caen (inscrite en 2003), l’église du Sacré-Coeur de la Guérinière (inscrite en 2005), le monastère des Bénédictines de Caen (en partie classé et en partie inscrit en 2005) ou encore l’actuel campus 1 de l'Université de Caen (classé en 2012).