La vie étudiante
Lors de l’inauguration de la nouvelle université de Caen en juin 1957, ce n'est pas seulement de nouveaux bâtiments qui apparaissent, mais bien un projet universitaire réfléchi aux multiples fonctions regroupées. Après les déboires suivant la destruction du Palais des facultés le 7 juillet 1944, la vie des étudiants s’est trouvée grandement améliorée à l’été 1954 lors de l’investissement des nouveaux locaux. Ce domaine universitaire étendu sur trente-trois hectares fort d’une bibliothèque aux 500 000 ouvrages, d’infrastructures de logements, de restaurations et d’un complexe sportif, est une entité à la fois fonctionnelle et paysagère que l’on appelle « campus ». Grande première en France c’est une véritable petite ville dans la ville au service de la vie étudiante.
Les lieux de vie du quotidien
En 1949, Henry Bernard propose de bâtir des petits immeubles collectifs dans lesquels les chambres sont regroupées par cinq ou six autour d’un hall. Chacune de ces unités est pensée comme un appartement et dotée de services communs (cuisine, salle de bains). La citée étudiante est connectée au bâtiment des facultés par l’axe de la cour d’honneur, qui organise la cité de garçons selon un plan strictement symétrique. Sur le plateau, un autre axe, parallèle au premier, aligne l’entrée nord, le terrain de sport et le restaurant universitaire, tandis qu’un troisième, orthogonal, traverse le terrain de sport et la cité des filles. S’ajoute à cela un boulingrin en léger contrebas de la ligne de crête afin de jouir du paysage tout en mettant à distance les pavillons de la cité. Le restaurant, implanté à sa suite, bénéficie ainsi de la vue sur la vieille ville et ses clochers.
Fêtes et manifestations
Le premier monôme étudiant depuis la guerre a eu lieu en février 1946. Cavalcade étudiante effectuée au travers des rues de la ville, le "monôme" est une forme de rassemblement étudiant populaire à l'époque.
En 1969, un an après les événements de Mai 68, les étudiants de l'Université de Caen ont organisé un monôme afin d’exprimer leur volonté de continuer à lutter pour leurs idéaux, malgré les réformes partielles obtenues. Bien que moins médiatisé que Mai 68, cet événement témoigne de l'impact durable des mouvements étudiants des années 1960 sur la société française et sur la conscience politique des jeunes générations.
De manière générale, les mouvements étudiants des années 1960 ont réclamé des réformes au sein des universités, remettant en question les structures traditionnelles de l'enseignement supérieur et plaidant pour une plus grande démocratisation de l'éducation. Cela a pu se traduire par des discussions sur la réforme des programmes d'études et la participation aux décisions administratives de l'université.
Témoignages audios de Dominique Toulorgue :
Mai 1968 et les événements de 1972 :
Une population étudiante en manque de parité
Dans les années 1960, le manque de parité entre hommes et femmes dans les universités était une réalité répandue, reflétant les normes sociales et les attitudes de l'époque.